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Baleines 2023 : une saison hors norme Les cétacés, on n’en a jamais assez…

Dernière mise à jour : 30 août 2023

Conférence Globice du 24 août 2023 à l’hôtel Lux à Saint-Gilles les Bains - île de La Réunion.

Salle comble pour une conférence qui a attiré plus de 300 personnes, dont des enfants particulièrement attentifs ! Tous les Réunionnais l’auront constaté, nous allons vers une année record. Mais pourquoi. ? Nous vous proposons 10 points clés à retenir de cette magnifique présentation.


Jean Marc GANCILLE et Adrian FAJEAU, avec expertise et humour ont mis en lumière tant des éléments de compréhension que des explications de fond. Par passion, ils ont débordé du sujet afin de partager leurs recherches face à un public conquis d’avance. Une salve de questions a permis de clôturer la soirée par des informations tout aussi riches que le contenu de la conférence. La dernière question nous apprend que pour être bénévole, les inscriptions se font du 1er janvier au 31 mai de chaque année. Il est certain que parmi l’assemblée, plusieurs participants se sont senti l’âme de « observateurs » ou de scientifiques. Viendront-ils enrichir les rangs des 350 bénévoles déjà au service de cette association qui existe depuis 22 ans ? Pourront-ils compter sur Vous ? Certainement ! En particulier si vous participez au programme KODAL . Plus de 25 000 clichés sont attendus cette année !

À noter une partie technique et passionnante sur le chant des baleines qui mériterait une conférence à part entière !


La conférence Baleines 2013 en 10 points clés.


1 La Réunion : The place to see !!

Il existe 93 espèces de cétacés dans le monde, 33 sont visibles dans l’océan Indien, et 23 à La Réunion. Depuis l’an dernier, nous sommes passés à 25 espèces. Avec le retour des baleines bleues en 2022 et 2023 et l’arrivée d’un Cachalot Pygmé ( Kogia Sima).


2 La Réunion entre une maternité et une chambre à coucher

Après 5 mois de nourrissage dans l’Antarctique, les baleines vont remonter dans des eaux plus chaudes pendant une traversée de 1 à 1,5 mois. Elles arrivent sur nos rivages hospitaliers vers le mois de mai pour y mettre bas après 11 mois de gestation ou pour s’accoupler. Avec une maturité sexuelle à l’âge de 4 à 6 ans et une longévité oscillant entre 50 et 80 ans, une baleine aura au maximum 18 baleineaux pendant sa vie.


3 Les baleines ne sont plus vraiment en danger

Jusqu’en 1982, plus 3 millions de baleines ont été exterminées en particulier pour la commercialisation de leur graisse mais aussi pour faire de l’engrais, des cosmétiques et autres huiles.

Depuis 2019, l’hémisphère sud est un sanctuaire. Reste la Norvège qui tue encore 1200 baleines par an, le Japon 300, L’Islande et quelques pays qui ont gardé une pêche dite de tradition.

Ainsi la population est en voie de reconstitution en passant de 5000 spécimens dans les années 80 à 100 000 dans l’Hémisphère Sud et autant dans l’Hémisphère Nord.


4 Reconnaître une baleine

La Photo-identification se fait par la face ventrale de la nageoire caudale ( l’arrière de la queue). La forme et la pigmentation de chaque caudale signent l’identité de la baleine. Parfois des cicatrices, dues à des traces de coquillages ou des griffures d’orques viendront modifier ces éléments. Elle restera reconnaissable. C’est ainsi que l’on a revu « Addidas » observé en 2001, 2012 et 2023.


5 Qui sont-elles ?

En 2022, année record précédente avec 430 observations : 2/3 des baleines observées n’ont été vu qu’une seule fois. Le dernier tiers est resté visible en moyenne 24 jours.

Seuls 2,5% des individus soit 22 spécimens étaient déjà connus des services de Globice. A la différence des tortues ou des pétrels, les baleines à bosse ne sont pas fidèles à leur site de reproduction.


6 Des baleines en mouvement

Elles parcourent en moyenne 100 km par jour lors de la traversée Antarctique-Réunion. On peut les observer entre 0 et 500 mètres de profondeur. À La Réunion, elles aiment se retrouver dans nos eaux peu profondes (2 à 60 mètres) comme sur le SEC Saint-Paul où elles peuvent «éduquer» tranquillement leur bébé.


7 Où vont-elles après La Réunion ?

En 2013, 15 balises ont été posées sur des baleines, puis 15 autres entre 2019 et 2022. Nous savons qu’après un séjour chez nous, 90% des baleines vont sur Madagascar, en particulier dans le sud de l’île. Puis elles redescendent dans la zone sud polaire en faisant une pause pouvant aller jusqu’à 45 jours autour de Crozet. Probablement un lieu qui offre des bonnes choses à déguster.


8 Le "tube" de l’hiver des baleines.

Seuls les mâles chantent. Les chercheurs pensent qu’il s’agit d’une forme de sérénade pour leurs dulcinées ou une démonstration de force. Chaque année, le groupe présent dans nos eaux n’aura qu’un seul chant. Des notes, des phrases qui durent de 5 à 10 minutes et qui seront répétées en boucle pendant des heures. Les nouveaux membres du groupe apprennent le chant. C’est ainsi que l’on a pu observer une migration d’OUEST en EST de certains spécimens qui reproduisaient la « chanson » réunionnaise sur les côtes australiennes avec un an de décalage.

En 10 ans, il a été récolté plus de 100 000 heures de «mélopée» grâce à la pose de stations hydrophones à La Réunion et dans une quinzaine de sites partenaires dans l’océan Indien.


9. Pourquoi de si grandes oscillations dans la fréquentation de nos eaux ?

Il a été constaté une étroite corrélation entre la quantité de baleines observée et la capacité à se nourrir pendant l’été en Antarctique avec un décalage de 2 ans. Ainsi l’année prochaine est envisagée comme une bonne saison potentielle. La couverture glacière étant mise à mal, impactant ainsi les ressources en krill, la quantité d’individus en forte croissance va nous amener à une situation de famine assez probable. Globice déclare que « Nous vivons certainement les plus belles années pour l’observation des cétacés. »


10 Une observation réglementée

La nuisance la plus importante au niveau mondial pour les baleines, c’est la pêche. La seconde, c’est l’observation, du moins à La Réunion. Cet acte ludique et lucratif nuit à la tranquillité de cet animal majestueux. Après la mise en place d’une charte basée sur une adhésion volontaire, un arrêté préfectoral cadre les activités d’observation en 2019. L’an dernier 10 procès-verbaux ont été dressés. S’il faut encore rappeler à la raison, certains, il est clair qu’il s’agit essentiellement de protéger la tranquillité d’un animal qui fait rêver les grands comme les petits. Gageons que de nouvelles dispositions seront prises pour limiter les mises à l’eau qui semblent encore plus nuisibles que la simple observation.

Cendrine Molina Auteur Polygraphe Maritime


NB : Le contenu de cet article a été réalisé par Cendrine Molina Auteur Polygraphe Maritime et n’engage en rien Globice qui n’en est pas à l’initiative. Les photos ont été faite pendant la conférence publique. Besoin de travailler avec un auteur ? Contactez-nous




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